Présentation

La disqueuse à bout de bras dans un nuage de poussière opacifiant son atelier, l’on devine à peine MARPA : il travaille la noblesse de la matière millénaire, le marbre, support qu’il a choisi ou plutôt qui l’a choisi, comme une évidence.

Cet artiste à maturité caresse les volumes à partir de blocs informes, il les taille, les burine, les ponce et les polit, se joue du mouvement naturel de l’élément pour accompagner sa forme, son allure, sa veinure, cherchant à lui révéler sa dimension intrinsèque du Beau depuis la masse brute jusqu’à l’aboutissement final.

En chemin, de longues heures durant, il laisse toute la place à son imaginaire avec ses mains et ses outils comme seuls guides pour accompagner sa subjectivité dans un dialogue constant avec ce matériau noble et complexe qu’est le marbre. Cette roche métamorphique née de la vie se fige ensuite pour donner lieu de nouveau à la création avec une solidité inouïe, tel le Phénix.

MARPA est né en Touraine, à Loches et déjà enfant, il se plait à rêver lorsqu’à la messe, il contemple deux toiles du Caravage qui l’emportent dans leur dimension spirituelle. Avec son père, ferronnier d’art, il s’essaie à la technique de la sculpture sur bois pour faire naître de ses mains des formes tridimensionnelles, d’audacieux volumes. Il pratique également pendant plusieurs années l’art de la peinture, puis s’initie à la technique du modelage en terre, fort de son intérêt pour la géologie, l’archéologie et l’environnement.

Catholique, musicien et chanteur, il s’est confronté de nombreuses années à l’art musical.

Il se consacra aux plus démunis avec beaucoup d’énergie en qualité d’éducateur puis de mandataire judiciaire, années durant lesquelles il assista ceux dont les parcours de vie difficiles nécessitaient un accompagnement humain solide et fiable, ce qu’il fit avec la plus grande simplicité et en toute modestie, fil conducteur de sa vie, tout comme il exerce son art aujourd’hui.

Sa démarche artistique demeure emprunte de son histoire, dans une dimension altruiste remplie d’humanité : il s’agit de susciter l’espérance en l’homme en sublimant la matière, en faisant naître d’elle une famille, un enfant tourné vers sa mère, une quête d’équilibre périlleux qui n’a d’égal que celle de l’homme au cours de son existence.

MARPA évoque son rapport charnel à la matière ; il éprouve une joie intense à ressentir celle-ci sous ses doigts et à éprouver les imperfections invisibles à l’œil, dans un toucher très intime, presque organique, toujours à la recherche de la symétrie, de l’équilibre, de l’harmonie mais aussi de l’inattendu qui le surprend lui-même. Il guette le regard de l’autre sur ses œuvres pour apprendre encore et découvrir ce qu’il avait ignoré, comme un cadeau dans l’échange.

Il fait ce rêve : donner et recevoir, tenter de rendre un peu à la création par la modeste main de l’homme une infime partie du don immense qu’elle lui a confié…